La motivation est un levier puissant d’une bonne mémorisation et finalement d’un apprentissage réussi. Si les mécanismes précis qui expliquent la motivation sont complexes et toujours à l’étude, il existe cependant certains besoins identifiés sans lesquels le participant à une formation ne peut pas être motivé.
Rolland VIAU a mené une enquête auprès de 4 440 étudiants de l’université de Sherbrooke, en leur demandant pour quelles activités ils étaient motivés, et a cherché à savoir pourquoi certains ne l’étaient pas. Les résultats ont confirmé l’importance de trois perceptions par les étudiants :
1- La perception de valeur. Cette activité est-elle utile pour moi ?
Il n’est pas toujours simple de démontrer que ce qu’on enseigne est utile pour les participants. Cela peut être le cas par exemple avec les mathématiques. La clé est de partir de situations concrètes et de problèmes réels auxquels les participants peuvent être confrontés.
2- La perception de compétence. Suis-je capable de réaliser cette activité ?
Ce facteur est lié à la confiance en soi. La clé pour ne pas l’enrayer est d’adapter le niveau de difficulté à chacun afin qu’il ne soit pas bloqué face à un obstacle trop grand. Dire à l’apprenant qu’il est mauvais et ne réussit rien aura évidemment un très mauvais impact également.
3- La perception de contrôlabilité. Le résultat dépend-il réellement de moi ?
Lors de l’enquête de Rolland VIAU, les étudiants ont révélé être moins motivés par les cours magistraux que par les projets. La raison principale est qu’ils n’ont aucune influence sur le cours magistral, aucun contrôle, alors que l’avancée d’un projet dépend complètement de ce qu’ils en font. Il est donc valorisant de se tourner vers des activités pédagogiques actives lorsque cela est possible.
Lorsque l’étudiant ne perçoit pas la valeur d’une activité, ne se sent pas compétent, ou pense qu’il n’a pas le contrôle, il est généralement démotivé. L’instructeur verra alors apparaître des symptômes comme la procrastination, l’abandon, le manque de confiance en soi, et enfin l’échec.
Le danger est d’autant plus fort que ce processus de perceptions est rétroactif : un échec fera diminuer la perception qu’a le stagiaire de sa propre compétence, et le mènera certainement à un autre échec.
Au contraire, si l’apprenant perçoit l’intérêt de l’activité, se sent compétent pour la réaliser et pense qu’il en a le contrôle, il sera persévérant et engagé afin de réussir. Enfin, la réussite augmentera sa perception de valeur et de compétence, et le rendra encore plus motivé.
Pour en savoir plus, découvrez cet article de Rolland Viau
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